Altern_Aktus - Bulletin du 12.10.2004
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il y a 20 ans 6 mois #2785
par baboon
Altern_Aktus - Bulletin du 12.10.2004 a été créé par baboon
- Dossier Offensive sur le genre et la sexualité
- Végétari’elles, paroles de femmes autour du végétarisme
- Rwanda : les responsabilités françaises en question
- L'école prison... et sa destruction créatrice !
- Manifestation de chômeurs
- La culture du valide (occidental)
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Dossier Offensive sur le genre et la sexualité
From : Collectif Contre le Publisexisme
Info datant du 12.10.04
Sortie de OFFENSIVE n°4
Octobre 2004 | 44 pages | 3 euros
La libération sexuelle aurait eu lieu. Bel alibi pour permettre à l'économie du sexe de rattraper le retard qu'elle avait sur les autres domaines industriels. Aujourd'hui, la sexualité entre dans l'ère de la consommation.
Mais la consommation n'est pas égalitaire : entre ceux qui payent et celles qui posent, entre ceux qui achètent et celles qui se vendent, il y a un fossé que les médias creusent chaque jour. Le corps des femmes est présenté comme un objet de plaisir. Un objet, c'est le message. Les représentations sociales de la sexualité sont incroyablement pauvres, dominatrices et hétérosexistes.
S'il est indispensable de se rappeler que nul-le ne doit nous libérer, car l'émancipation sera l'ouvre des seul-e-s opprimé-e-s, il est tout aussi indispensable de questionner les modèles de libération qui nous sont proposés.
AU SOMMAIRE :
Analyse :
*Quand l'effet dessert l'humain
*La perte des milieux éducatifs
Dossier Genre et sexualité :
*L¹instinct sexuel n'existe pas
*Problèmes sexuels et problèmes sociaux, interview de Suzanne Képès
*Des constructions différenciées
*L¹humanitarisme républicain contre les mouvements homos, par Christine Delphy
* Les lesbiennes jouissent sans entraves
*La queer, puzzle des identités sexuelles
*Genre et homophobie
*Le corps, entre exhibition et mépris
*Le sado-maso, entre mythe et réalité
*Le spectacle du sexe
*Corps marchandise
Horizons :
*Irak, al Qaïda, terrorisme, etc.
Entretien :
*Sekigun, l'armée rouge japonaise interview de Michaël Prazan
Contre-culture :
*Arts vivants-édition, livres, Les sans-papiers à l'écran
Projection vidéo – Débat « Genre et sexualité » à l'occasion de la sortie du numéro 4 d'Offensive
Mercredi 3 novembre 2004 - 20H au CICP - 21ter rue Voltaire 75011 Paris M° Nation ou Rue des boulets
VENUS BOYZ
Film documentaire suisse de Gabriel-le Baur - 102min. - 2002
Club Casanova, New York. Des femmes s'y travestissent en hommes pour quelques heures ou plus.
Mais Gabriel-le Baur a déçu les critiques : au lieu d'un film sensationnaliste et voyeur qui stigmatiserait des individu-e-s, il-elle a réalisé un film politique sur la question sociale de la transgression du genre.
Venus Boyz est un récit qui dévoile peu à peu ce qui se joue dans la perception sexuée (sexiste ?) que l'on a des autres. Des femmes deviennent hommes pour un soir, elles se mettent en scène une fois maquillée et apprêtées. Et alors un nouveau monde s'offre à elles. Car ce qui fait un homme ou une femme n'est pas tant une différence biologique (que l'on veut toujours croire première), mais bien des attitudes inculquées tout au long de la vie. La construction des genres est au fondement des mécanismes de domination des hommes sur les femmes. Et d'ailleurs, la bicatégorisation des êtres humains en fonction d'un
critère qui semble aller de soi (la forme des parties génitales à la naissance) est-elle vraiment fondée biologiquement ? Il faut croire, car sinon quel serait le fondement de cette bicatégorisation ? La domination ?
Venus Boyz pose cette question fondamentale.
Collectif Contre le Publisexisme
145 rue Amelot 75011 Paris
06.68.44.01.50
contrelepublisexisme@samizdat.net
publisexisme.samizdat.net
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Végétari’elles, paroles de femmes autour du végétarisme
From : edslacriee
Info datant du 12.10.04
Les éditions La Criée ont le plaisir de vous informer de la sortie de
VÉGÉTARI'ELLES
PAROLES DE FEMMES AUTOUR DU VÉGÉTARISME
France, début du 21ème siècle. 30 femmes participent à un appel à contribution lancé en 2002 par les éditions La Criée. Ce livre est le fruit de leur travail. Leur témoignage passe par l¹écriture, le dessin, et l¹édition.
En Occident, le végétarisme est encore un mode de vie marginal qui parfois étonne. Qu¹est-ce qui motive certaines femmes à choisir le végétarisme ? Ou pourquoi ne se pose-t-on pas la question ? Comment ces choix, ou ces
non-choix, sont-ils vécus ?
Ces questions ‹ et bien d¹autres ‹ sont abordées à travers ces témoignages ; les arguments se complètent ou se contredisent,
à chacune ses positions et son chemin.
192 pages
format 10,5x15cm
couverture couleur
illustrations noir & blanc
prix public : 7,5euros
règlement par chèque à l'ordre de "la criée"
vente par correspondance: libre contribution au port
CONTACT:
éditions La Crié c/o Guyard - 15 bd Agutte Sembat - 38000 Grenoble
tél: ++(33)4 76 56 23 31
e.mail: edslacriee@free.fr
contact : Clémentine Guyard
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Rwanda : les responsabilités françaises en question
From : frip
Info datant du 03.09.04
Article paru dans l'édition du 3 septembre 2004 (l’Humanité)
François Rutayisiré, ancien responsable du Front patriotique rwandais, explique le rôle de la France dans le génocide. Quelles sont les responsabilités de la France dans le génocide de 1994 ? François Rutayisiré. Elles sont de plusieurs natures.
Bien avant le génocide, la France est intervenue au Rwanda dans le cadre d'accords de coopération militaire. Assez vite, on s'est rendu compte que le régime rwandais était ethniste. Il ne se battait pas uniquement contre ce qu'il estimait être une
agression du Front patriotique rwandais (FPR), il exterminait une partie de sa population. Pourtant, les livraisons d'armes et l'envoi de soldats français ont continué avant et pendant le génocide. À certains moments, on a même vu des responsables militaires français intégrés dans le commandement de l'armée rwandaise.
Il semble que, même après, des contacts ont été maintenus avec les responsables politiques du génocide. Au niveau diplomatique, la France a appuyé le gouvernement, qui préparait et commettait le génocide, dans les arènes internationales. Elle recevait à Paris des responsables politiques, dont certains sont aujourd'hui devant le tribunal international d'Arusha. L'appui était aussi financier.
Comment expliquez-vous cet engagement ?
François Rutayisiré : Il y a plusieurs hypothèses. Il est difficile de penser qu'une seule d'entre elles puisse expliquer un tel engrenage. On a évoqué le syndrome de Fachoda qui poursuivait la France mais je pense que ce qui a été déterminant, c'est la volonté de puissance, une volonté de puissance à tout prix. L'idée que dans un pays d'Afrique on puisse remettre en cause
un pouvoir soutenu par la France semblait impensable. Et puis comme la vie sur le continent africain n'a pas la même valeur qu'ici, certains se sont dit que ce n'était pas grave si ça devait coûter des centaines de milliers de vies africaines. Il y avait certainement aussi des dirigeants français qui avaient une vision de la démocratie qui correspond à de l'ethnocratie. Pour eux, puisqu'il y a une ethnie démographiquement majoritaire, le pouvoir lui revient forcément.
Que pensez-vous de la position de la France aujourd'hui ?
François Rutayisiré : La France officielle a du mal à admettre le rôle qui a été le sien au Rwanda. C'est tellement "gros" et
gênant qu'il y a un consensus plus ou moins politique pour ne pas reconnaître la réalité. Pour l'opinion publique française, le Rwanda, c'est trop loin. Déjà l'Afrique, c'est loin. Sur le moment, il y a eu une émotion forte mais une émotion médiatique. Et je doute qu'il y ait eu un questionnement adéquat pour essayer de comprendre pourquoi et comment c'est arrivé. Pourtant une partie de l'opinion, certains médias et certaines associations ont essayé d'améliorer la perception de ce drame. Malgré la chape de plomb sur le dossier rwandais, quelque chose dans l'opinion a bougé au moment du dixième anniversaire du génocide. Au Rwanda, les gens étaient agréablement surpris de voir que des Français pouvaient mettre en cause le rôle de leur pays. Pour eux, c'est un baume au coeur parce qu'il y a un sentiment de déni total. Si ça pouvait continuer, à la longue, peut-être que ça pousserait les officiels à reconnaître la réalité. Cinquante ans après, la France officielle, par l'intermédiaire de son président, a reconnu le rôle de la France dans le génocide juif. Espérons que, pour le Rwanda, ça ne prendra pas autant de temps. Tant que la vérité ne sera pas reconnue, les victimes rwandaises auront toujours ce sentiment de déni, d'injustice. Et les Français continueront de porter le poids des fautes non reconnues. Peut-être que ce n'est pas ce que pensent les officiels mais l'honneur de la France ne perdrait rien à reconnaître la vérité, au contraire.
Propos recueillis par Camille Bauer
Page imprimée sur www.humanite.fr
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L'école prison... et sa destruction créatrice !
From : worker
Info datant du 03.09.04 (sur a-infos – www.ainfos.ca - )
Dans les écoles, il n'y a aucune liberté. L'école est l'endroit où l'on apprend à se conformer aux normes de la société. On y apprend à être un rouage bien graissé de l'engrenage. L'enseignement, qu'il soit primaire, secondaire, collégiale ou universitaire, est une prison ; une prison aux murs si larges qu'on y parle abondamment de liberté.
Lorsque nous l'affirmons publiquement et sans fioriture, on nous rétorque toujours les mêmes discours complaisants sur l'importance de la culture, de l'élévation de l'esprit et du choix citoyen. Mais ces personnes n'y pensent pas sérieusement : elles sont sous l'emprise d'une illusion ; elles ont gobé le discours de la classe dominante à qui appartient l'école. Ces
personnes veulent gérer une institution emmurée - au propre comme au figuré - lorsque l'heure est à sa destruction définitive.
Nous dépendons d'institutions qui, historiquement, nous oppriment. On reçoit de l'argent de l'État, on travaille durement l'été, etc. Avec autant de contraintes venant des institutions les plus autoritaires, comment est-il possible de se prétendre libre? Comme tout le monde et peut-être davantage, les étudiantEs doivent se vendre d'une manière ou d'une autre.
Les limites de cette prétendue liberté dans l'école sont certainement celles de la société capitaliste dans son ensemble, car pour ceux et celles qui auraient refoulé cette information fondamentale, c'est l'école du capitalisme dont il s'agit. Il y a la
sécurité (police), l'administration bureaucratique (l'État), les employéEs de l'entretien et de la cafétéria (maman), les professeurEs (papa) et les enfants privés de parole (les producteurs), c'est-à-dire nous les étudiantEs. Tous les éléments
d'autorité traditionnels sont présents et les comportements sont prescrits systématiquement. Outre ces rôles sociaux caricaturés, l'étudiantE est essentiellement unE élève, unE disciple du maître. On lui demande une soumission aveugle.
L'industrie culturelle manipule davantage l'individu que l'institution scolaire. Le spectacle télévisuel, par exemple, empreigne l'esprit des enfants et les conditionne définitivement. En fait, l'école fait partie intégrante de cette industrie culturelle infernale qui détermine la vie humaine.
L'école n'est qu'une étape fondamentale dans le processus de soumission des individus aux réalités économiques et culturelles. Elle forme l'élite de demain dont la tâche est de gérer le monde dans les limites fixées par les chefFEs. L'école, on y va d'abord pour ne pas vivre d'un salaire de misère toute sa vie, pour des intérêts carriéristes, individualistes, parce qu'on en a eu la chance grâce à nos origines sociales et que, dans le fond, on croit que c'est mieux qu'une jobine de merde ou la roulette russe.
Au gré de notre cheminement individuel, l'école nous contrôle, nous oblige, nous sépare des autres, nous filtre, nous force à dire ce qui semble être une banalité de notoriété publique. Les fausses certitudes qu'elle professe enrayent quotidiennement notre imagination et calibrent efficacement nos champs d'évasion. Repousser les limites devient alors une affaire de professionnelLEs, de spécialistes.
L'école nous forge d'une manière telle que la contestation de la totalité du système sociale est reléguée au rang des légendes d'une jeunesse révoltée, une phase d'adolescentEs malades qui se prolonge.
C'est, malgré nos vains reniements, ce que nous sommes. Il s'agit - dès lors que nous l'admettons sereinement - de donner un sens à cette révolte de la jeunesse, de la répandre, de la promouvoir à un niveau irrécupérable et d'en faire un détonateur
révolutionnaire. Il n'y a aucun mal à se déclarer malade soi-même lorsque la société, dans son ensemble, est malade et refuse obstinément d'y croire.
L'existence des associations étudiantes, aujourd'hui reconnue par l'État, était d'abord très contestataire.
C'était l'époque où la discipline religieuse en place prescrivait les pires atrocités, allant du racisme au sexisme. Lorsque les premières associations étudiantes ont vu le jour, c'est cette réalité qu'elles ont attaqué de front; la jeunesse docile prenait
conscience de sa situation et, influencée les combats syndicaux, la jeunesse a voulu, elle aussi, jouer un rôle dans la gestion de ce monde administré.
Les partis de gauche ont pris la trajectoire du compromis ; ils ont proposé des adaptations pour que le système soit moins difficile. Leur volonté d'améliorer la misère s'est résolue en misère de l'amélioration, partielle et insignifiante.
Le mouvement étudiant est créé par le système d'éducation. Tout comme l'école en général, les structures des associations étudiantes sont hiérarchisées. Elles favorisent la création de petitEs politicienNEs qui prennent plaisir à gérer la misère
étudiante. Leurs luttes, si l'on peut parler ainsi, tentent d'améliorer un peu notre calvaire. Les directeurs, l'administration et le gouvernement deviennent des gens avec qui «on pourra sûrement s'entendre», avec qui on se doit de négocier, quitte à faire des ententes qui nous désavantagent. Les associations étudiantes sont davantage des réseaux élitistes de carriéristes amateurs qui font de la politique spectacle que des centres de lutte.
Un principe mérite toutefois la peine d'être défendu : la souveraineté totale des assemblées générales. Si nous participons activement aux assemblées générales, c'est que nous croyons que tous les libertaires doivent absolument s'impliquer dans toute démocratie directe afin d'en élargir le contenu. En tant que membres actionnaires des associations étudiantes,
laisser cet espace aux petitEs chefFEs bureaucrates leur offre une force financière et morale déterminante qui se transforme en pouvoir politique autoritaire. Pour nous, les associations étudiantes sont des vaches à lait qui permettent d'obtenir ce que nous impose la réalisation de projets révolutionnaires dans la société marchande. (1)
Il est clair que cette vision des assos est loin d'être révolutionnaire en soi : tous les comités issus des associations étudiantes, qu'ils soient de gauche ou de droite, partagent cette vision sombre mais réaliste de la corporation. C'est lorsque ce constat est fait et pleinement assumé qu'il est possible d'utiliser les associations étudiantes de façon cohérente dans une perspective révolutionnaire.
Nous n'attendons rien du système d'éducation qui mine nos vies, nous domine et nous oppresse, nous asservit à la reproduction servile des systèmes dominants (patriarcal, capitaliste, étatique, écocidaire, etc.).Nous le détruirons par la lutte de classe que nous menons et mènerons, par l'autogestion de nos vies et la réalisation d'une éducation volontaire généralisée à toutes les dimensions de nos êtres (économique, sociale, affective, culturelle, éthique...) et à tous les lieux. Ainsi, notre combat et notre existence ont entre autres objectifs la liberté la plus entière, la solidarité la plus commune et la créativité continue. C'est à cela que vous convie le Collectif Désinstruction!
(1) Cependant, dans l'état actuel des choses, nous sommes conscientEs que certains moyens, tel que la grève, sont facilités par les associations en raison de leur légitimité légale illusoire dont nous ne pouvons pas faire abstraction.
*** Éditorial du premier numéro du journal Désinstruction, cri pour une éducation volontaire Contactez-nous à l'adresse suivante :desinstruction(a)yahoo.ca
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Manifestation de chômeurs
From Ugwenn
Info datant du 27.08.04
EN FRANCE COMME EN ALLEMAGNE...
Au nom de la compétitivité avec la France, le gouvernement allemand vient de décider de réduire les allocations chômage (plan Hartz 4), près avoir déjà réduit le droit à la retraite et l'accès aux soins.
Partout en Europe, la destruction des droits continue comme en France où cinq millions de chômeurs " sont contraints d'accepter, des sous-salaires et des boulots merdiques.
Partout en Europe, les chômeurs sont accusés d'être coupables de leur situation. En plongeant dans la pauvreté des millions de personnes, le patronat organise une mise en concurrence exacerbée entre les sans-emploi et les salariés pour leur faire accepter des conditions de travail et de rémunérations toujours plus misérables.
En Allemagne des dizaines de milliers de chômeurs et de salariés se mobilisent pour défendre leurs droits. En France, également il est urgent de refuser la régression de nos conditions de vie qui nous menace tous. Quelques exemples parmi d'autres: réduction de la durée d'indemnisation du chômage, réforme de l'ASS, instauration du RMA, et toutes les mesures du plan de cohésion sociale .
A petites mobilisations, petites victoires: nous avons gagné dans la lutte des "recalculéEs. Des dizaines de personnes en A.S.S. qui devaient être radiés au 01/07/04 ne l'ont pas été. Jusqu'ici.
Comme en Allemagne, luttons pour de nouveaux droits pour tous.
TOUS DANS LA RUE !
Rassemblement tous les lundis à 17 heures.
Lundi 30 août, ce sera encore sur le pont des Arts, métro Louvre
A.G. d'information tous les lundis 14 heures Bourse du Travail 3 rue du Château d'eau - Métro : République
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La culture du valide (occidental)
From : zig
Info du 03.08.04
(disponible en PDF imprimable, en brochure papier, bientôt en html online ==> transfluid@yahoo.fr ou Zanzara_Athee a zanzara@squat.net)
Tu es une personne valide et tu n'y as jamais tant réfléchi jusqu'à cette phrase ?
Tu te dis que ça doit être (trop) dur de vivre en tant qu'handicapé-e, genre tu pries pour ne (surtout) jamais l'être ?
Tu admires le courage quasi héroïque des handicapé-e-s ? (mais Batman reste ton super héros)
Tu te rassures avec le Téléthon et ce que te racontent les médias quant aux avancées en matière de handicaps ?
Tu hésites à savoir si un-e handicapé-e est ultra débile ou hypra intelligent-e ? (cherche encore...)
Tu as un-e pote handicapé-e et c'est trop cool pour toi de le dire ?
Tu es une personne handicapé-e et tu te sens dans une société faite pour et par les valides ? tu te demandes si le bug c'est toi ou cette société ?
Tu vois des marches partout ? (ne te sens pas parano !)
Satan est en toi ? (ouais ouais !)
T'es terriblement sexy et les valides ne le voient pas ?
Ton héros c'est le Dr Charles Xavier ?
... le validisme ça te concerne !
LA CULTURE DU VALIDE (OCCIDENTAL)
ou comment le validisme ça te concerne sûrement.
transfluid@yahoo.fr
merci à Beatriz pour m'avoir appris à désillusionner et à Colin K. Donovan, quelque part sur un réseau, pour son Attitude
puis au Dr Charles Xavier, quand même à Batman, mais surtout à Daredevil, à Karate Kid (le 1, pas le 2).
La culture du/de la valide est partout, mais ne se dit pas.
Le validisme, la norme du/de la valide, régit le fonctionnement de tout le monde.
Tout le monde sauf (!) les autres, c'est-à-dire les anormaux-ales, les résidus défectueux de la société validiste : les handi(capé-e)s.
<1>
L'identité invalide du valide.
Le/la valide n'a pas conscience qu'il-e est valide. Il-e dit qu'il-e est normal-e, tout autant que ceux-lles qui lui ressemblent-s'assemblent. Le/la valide ne dit jamais qu'il-e est valide, il-e dit "je ne suis pas handicapé-e". Il-e a besoin de négation pour se considérer un minimum existant, apte.
<2>
Une déclinaison de la dictature de la majorité.
Le/la valide est un corps fonctionnel clôné, un mécanisme identique, alors que l'handi est à structure polymorphe : tétraplégique, aveugle, IMC (Infirme Moteur Cérébral), sourd-e/muet-te, paraplégique, trisomique, myopathe, amputé-e, nain-e, LIS (Locked-In Sydrom), autiste... Le/la valide conçoit peu les variations humaines, les diversités corporelles en dehors de sa conformité technique et, à force, informe.
S'il-e lui est demandé de définir un-e handi, il-e stéréotype à l'image du "fauteuil roulant" (voire il-e dit "chaise roulante") et n'est pas en mesure de plus amplement décrire. Le/la valide ne veut pas plus connaître l'handi car l'idée de l'handi en sursis que el-lui-même est le/la fait flipper [héhé].
<3>
Plan A : conformer (validiser).
Plan B : enterrer vivant-e.
Il-e conçoit l'handi comme un bug dans le programme unitaire PCP, Production-Consommation-Procréation. Le/la valide est à la fois le/la programmateur-trice et le programme du PCP, sa régulation est autarcique.
Tout corps ne pouvant pas performer le PCP sera détecté comme virus : à soigner, à ré-éduquer, à sectoriser/spécialiser, à insérer, à (hétéro)normaliser, à regénérer... à exclure, à annuler, à cachetonner, à ignorer, à isoler, à cacher, à déresponsabiliser, à taire.
<4>
La conscience validiste.
Le/la valide a besoin d'avoir bonne conscience (quelques fois dans l'année). Il-e développe le Téléthon pour des promesses cathodiques de guérisons à haute teneur en divertissement. Il-e organise des séjours dits de vacances pour les handis enfermé-e-s 90% de l'année dans des taules... officiellement désignées comme des "institutions". Il-e annonce "l'année
(2003) européenne du handicap" qui lance la grande mode du politikblabla sur le handicap, les parlementaires valides brandissant de grands concepts citoyennistes.
Le discours du/de la valide expose toujours de glorifiantes perspectives d'évolutions, érigées dans une "bonne conscience politique" du handicap.
Le tout formaté pour une opinion publique (valide) qui se laisse volontiers ignorer la réalité : les handis restent des cobayes médicaux et institutionnels.
<5>
Tou-te-s intégré-e-s à la beaufitude !
Un grand/gros mot du politikblabla du valide envers-les-handis-mais-par-les-valides est "intégration". C'est le formidable projet d'amélioration de vie des personnes subissant «une perte ou une restriction des possibilités de participer à la vie de la collectivité à égalité avec les autres», dixit l'article 18 des Règles (valides) des Nations Unies (valides) pour l'Egalisation (validiste) des Chances pour les personnes handicapées de 1993. Ici, les "autres" = les valides, "égalisation" = validisation. But du jeu : fondre les handis dans la culture valide, désintégrer l'identité handi pour une totale intégration-dissolution au modèle valide. De l'exclusion à l'inclusion...
Le/la valide n'intégrera jamais un mode de vie handi-alternatif (au-delà du PCP), mais il-e imposera toujours sa culture normalisante, son validisme aux handis. Sans conscience d'autodétermination, l'handi ne rêve que d'accéder au valide way of life.
<6>
"La société valide se réserve le droit d'entrée aux handis."
Dans le grand projet d'une meilleure citoyenneté pour les handis (mais-par-les-valides), l'architecture et l'urbanisme posent depuis une éternité un problème délicat : le/la valide vénère les marches et escaliers, il-e en met partout, c'est plus fort que el-lui. Il-e en est tellement accro qu'il est possible de trouver des marches devant des ascenseurs, ou des chiottes indiqués handis dans un sous-sol uniquement accessibles par escalier. La complexité de cette fascination des marches réside dans le fait que le/la valide ne parvient pas à concevoir l'accessibilité aux handis, il-e bloque psychologiquement sur ce principe
d'autonomie. Il-e sait construire des rampes, des plans inclinés, des ascenseurs, même qu'il-e a établi des textes de lois à ce sujet... il reste néanmoins inconcevable pour el-lui de rendre accessible les moyens de transports, l'habitat, les espaces publics (cinés, salles de concerts, galeries, lieux de cultes, administrations, écoles, bibliothèques, bar-tabacs, épiceries, boulangeries, pharmacies, bars, restos, clubs, backrooms, piscines, hôtels... j'arrête là, mais bon). Même des lieux autogérés comme des squats sont majoritairement inaccessibles/excluants pour un-e handi. Les deux seuls royaumes d'accessibilité sont les centres commerciaux et les hostos... ouais, génial. Le/la valide dit souvent qu'il-e voit très peu d'handis dans son quotidien, bah tiens...
Devant l'éternel obstacle des marches, le/la valide dégaine son leitmotiv «pas de problème, on va porter !» [voir chapitre suivant]. Game over :
1) si, il y a un problème, reconnais le
2) 'ce' que tu veux porter ne veut peut-être pas l'être.
Le/la valide a cette étrange façon de jouer les super-wo-mans dans des situations qu'il-e maintient supernazes. Le comble est le/la valide momentanément en béquilles-pied-plâtré qui va crier soudainement son indignation de l'urbanisme et qui va la jouer solidarité avec les handis...
[faites des chiottes publiques accessibles si vous ne voulez pas que les handis activistes se mettent réellement à pisser devant les restos, les cinés, les administrations, etc !!!!]
<7>
Ca te fait du bien la charité ?
Ah, la charité...
S'il y a bien quelque chose que le/la valide ne veut pas assimiler, c'est que la liberté passe par l'autonomie et non par ce vieux relent d'assistanat charitable. Il-e est gentil-le, il-e veut toujours aider, dépanner (enfin, de façon très ponctuelle, et surtout quand d'autres valides le/la regardent)... le problème est qu'il-e ne se questionne jamais tant sur l'envie - ou non, justement - de l'handi d'être aidé-e. Ce qui est cool pour el-lui ne l'est pas forcément pour l'autre [définition contemporaine zigzaguienne de la charité]. Mettez un-e valide au moins trois jours dans une situation d'assistanat permanent : où chaque valide lui signifiera plus ou moins lourdement que, là, le/la gentil-le valide est en train de l'aider, gracieusement, bénévolement, de bonne foi, "avec plaisir", "pas de problème"... rapidement il-e suppliera d'accéder au maximum d'autonomie possible, de façon à se sentir libre d'agir et surtout ne plus être à se retrouver redevable d'une charité imposée. A travers cette charité, le/la valide se regarde el-lui, se contemple dans un handicap qu'il-e utilise.
<8>
Ouais je connais.
Le/la valide aime dire qu'il-e sait ce qu'est être handi. Son cousin a été six mois en fauteuil roulant suite à une chute de ski, sa grand-mère boîte légèrement de la hanche, ou bien el-lui-même est amputé de l'oriculaire de la main gauche. Il-e con-prend, il-e con-patit. Il-e dit qu'il-e "imagine" que "ça doit être dur" de vivre "comme ça"... 'ça' alors... que el-lui d'ailleurs il-e ne pourrait pas, il-e ne supporterait pas. Il-e évangélise alors sur le courage surhumain (survalide) de l'handi. [j'y reviens]
Le/la valide-fashion aime dire que de toute façon el-lui non plus n'est pas normal-e. «Je suis handicapé-e aussi quelque part», il-e con-prend et con-patit, patati patata (le valide est vite redondant).
<9>
L'handi comme confessionnal ambulant.
Il faut généralement que l'handi comprenne le/la valide, qu'il-e l'écoute, le/la conseille. Le/la valide se confie sans retenue auprès de l'handi, il-e se sent libre de débrider son intimité dans ce confessionnal plein de bonté, ce déversoir informe que semble l'handi, perçu-e malgré el-lui d'emblée comme "différent-e" donc sans limite/s.
<10>
L'handi : l'exotisme près de chez vous.
Oui, l'handi, cet être étrange : parfois extralucide, d'autres fois invisible, parfois démentiellement intelligent-e, d'autres fois
profondément débile, parfois asexuel-e, d'autres fois maniaco-sexuel-le (version pervers-e à stériliser dare-dare), parfois d'une beauté transcendante, d'autres fois monstrueux-se... Nous ne le dirons jamais assez : l'handi est exotique ! Le/la valide se sent cool quand il-e a un-e pote handi à présenter à son public de potes valides. Le/la valide se sent alors l'âme humanitaire, il-e dit qu'il-e réalise concrètement à quel(S) point(S) la société est sélective et excluante, ça le/la révolte (il-e tient à ce que l'handi soit témoin de son écoeurement)... le problème est qu'il-e vient soudainement d'accuser une société dont il-e se
déresponsabilise.
<11>
Quand le validisme débande.
Sexuellement, le/la valide divise frénétiquement l'handi. [à paraître un jour une contre-étude de Zig_ze_Lonesome_Tranny-crip-girlboy sur le thème "corpo-sexualités & handicaps", parce que y'en a marre de lire des conneries institutionnelles névrotiques et hétéronormalisées.]
Communément, il-e l'asexualise, voire l'infantilise farouchement (sic!). "Farouchement" car le/la valide a pleinement conscience que la libido n'épargne aucun corps, même le plus immobile et/ou le moins évidemment communicatif, mais il-e a déjà tellement de mal à gérer sa sexualité avec des corporalités identiques qu'il-e panique graaaaaave à l'idée de n'avoir
plus aucune maîtrise avec des corporalités inconnues auxquelles il-e ne peut pas se reconnaître-référer. L'handi est alors perturbateur de ses codes de comportements sexuels, le comble de la validirilité...
<12>
L'handi comme sextoy.
Et parallèlement, le/la valide fétichise et catégorise particulièrement l'handi. Un-e aveugle ça touche mieux que quiconque, un-e paraplégique ça suce de façon démente, un-e nain-e ou un-e amputé-e c'est trop délire, un-e tétraplégique [immobilité généralisée du corps] c'est la possibilité rêvée d'un gros déblocage d'inhibitions... Les mêmes rôles sont toujours d'avance attribués à l'handi : voyeur-se et passif-ve. On ne lui demande pas tant d'être soumis-e car on ne le/la considère pas conscient-e des jeux de rôles érotiques (et puis pour plein de valides, passivité = soumission). De toute façon, on n'attend surtout pas de l'handi qu'il-e soit érotique puisque son handicap l'est déjà pour lui.
L'handi c'est sympa à essayer (et c'est forcément toujours le/la valide qui "essaie" l'handi, l'inverse ne lui est pas concevable...). D'ailleurs, le/la valide qui n'est pas parvenu-e à jouir de ce corps non conforme au sien, a tendance à s'enfuir en disant mollement au partenaire handi «excuse-moi, j'ai essayé tu sais». Quelle audace. Parfois il-e ne veut absolument pas assumer sa fuite et propulse la faute à l'handi, lui expliquant qu'il-e est décidément trop handi pour le grand standing de la
sexualité valide...
<13>
Plus chou que Pikachu...
Le/la valide adulte prend souvent un-e handi pour un pokemon. Il-e lui est parfois irrésistible dans la rue de venir le toucher, au choix le serrer-comprimer dans ses mains, ses bras, le carresser-papouiller, l'embrasser-skotcher, le prendre en photo [sisi]... voire tout d'un seul coup (la spécialité des ménagères de plus de quarante ans). Sans oublier d'afficher un sourire béat, des yeux larmoyants d'émotions préfabriquées, d'aligner les propos usuels sur le courage & l'espoir. Le/la valide a besoin que l'handi porte sa croix (...mais la croix de qui au juste ?).
<14>
> "Lève toi et marche (satan ?)"... mais oui bien sûr...
[la tartine du champ lexical de la charité chrétienne dans ce texte est révélatrice du fait que la culture catholique est omniprésente dans les rapports handis/valides]
Il-e arrive aussi au valide, en croisant un-e handi totalement inconnu-e, de lui donner - imposer - une bible, une croix, un grigri, ou autres gadgets religieux (l'handi doit se préparer à une collection à vie). Il-e explique alors à l'handi comment il-e doit recevoir dieu dans son cœur afin de guérir, genre le miracle bientôt chez toi si tu fais un effort...
Il y a aussi la version délirante du valide fanatique qui apprend à l'handi, le regard exorbité et en le pointant fièvreusement du doigt, que satan est en el-lui (c'est donc lui le chromosome n°5 ?!), ou bien le fabuleux principe bouddhiste par lequel l'handi a dû être un-e méchant-e valide dans sa vie antérieure pour se réincarner "comme ça", «c'est bieeeen faaaaiiiit !», etc.
<15>
Accident fatal ou fatalité accidentelle ?!
En rencontrant un-e handi, le/la valide a irrésistiblement besoin de demander si "c'est un accident ?". Il-e est franchement rassuré-e s'il-e s'entend dire que, non, c'est de naissance ; ainsi il-e peut se conforter dans une optique de 'la fatalité' qui ne lui est pas tombée dessus, qu'il-e est sécurisé-e de son joli corps performant.
Si on lui répond qu'il s'agit en effet d'un accident, le/la valide va très probablement s'exclamer devant l'handi, dans une panique mal dissimulée, qu'il-e espère - ah l'espoir du valide ! - que jamais ça ne lui arrivera, que ce serait trop pénible, voire horrible... ce à quoi l'handi acquièsce, prenant conscience qu'il-e vient de s'incarner en peur géante.
<16>
Un corps pré-établi.
On n'évoque jamais au/à la valide des alternatives de vie en dehors de la sienne régie par la fonctionnalité-utilité du corps. Une vie sans la vue ou sans la fonction motrice des jambes s'apparente pour el-lui à un cauchemar, un calvaire, un enfer, "mon dieu quelle horreur", etc (il-e trouve toujours plein de qualificatifs pathétiques).
Il se trouve que le/la valide n'apprend jamais vraiment son corps, il-e l'utilise plus qu'il-e ne le vit. Il-e observe beaucoup ses performances physiques mais ne déploit guère ses alternatives (de sensitivités, de mouvements, de forces, d'appréhensions de l'espace). On ne lui a pas appris à réécrire le mode-d'emploi de son corps. Ce mode-d'emploi socio-corporel (formaté Production-Consommation-Procréation) lui enseigne comment marcher dans la rue, comment se tenir (debout) à un guichet,
comment et avec qui faire l'amour, comment écrire et dessiner, comment danser, comment fumer, etc. Il est important que tous les valides aient le même mode d'emploi, ça évite l'anarchie.
<17>
Le miroir existentiel.
En présence d'un-e handi, le/la valide lui demande parfois frénétiquement «tu me demandes quand tu as besoin de quelque chose, hun ?!», «tu n'as besoin de rien, t'es sûr-e ?». Le/la valide semble dans ces situations pris-e d'une terrifiante angoisse d'absence d'utilité qui déstabiliserait toute son interaction avec un-e handi. La présence d'un-e handi place le/la valide dans un tel désarroi qu'il-e ressent le besoin de se rassurer sur sa fonctionnalité (qu'il-e ne peut que concevoir comme physique). Il-e
doit pour cela placer d'office l'handi dans un rapport de dépendance/soumission non-interchangeable.
<18>
Bon courage à vous, les valides.
Si l'handi explique au/à la valide qu'il-e aime sa vie telle qu'elle est, ce-tte dernier-e apparaît plus que dubitatif-ve. Aux yeux du valide, l'handi se doit de "souffrir de son handicap", le/la valide veut se figurer la vie de l'handi comme une longue pénitence.
Ainsi le/la valide a besoin de considérer l'handi comme quelqu'un d'exceptionnellement courageux, un battant. Pour deux raisons. La première concerne son fort désir de rassurance : si l'handi survit à ses déficiences de vie, le/la valide se dit que tout lui est alors possible, que tout lui réussira dans ce monde fait pour lui. La deuxième raison consiste pour le/la valide à se déculpabiliser de ce que le validisme fait endurer à l'handi. Plus on acclame l'handi comme courageux, plus le/la valide se dit implicitement que l'handi peut continuer à morfler.
VOILA.
Ainsi est le/la valide.
>Amen (comme il-e dirait).
Notons toutefois que l'handi institutionnalisé est el-lui aussi sacrément pathétique... y'a de quoi écrire un deuxième volet, «l'handi pathétique», si jamais ça vous intéresse que je me lâche...
Je tiens à préciser que je ne souhaite pas que ce texte soit un outil de plus à la bonne conscience du/de la valide occidental-e, qui aime répertorier les écrits relatifs aux oppressions qu'il-e engendre afin de pouvoir - parfois - dire «j'ai lu, je connais maintenant».
Si toutefois "il-e a lu" et qu'il-e dit "réaliser", alors qu'il-e agisse.
Puis ce que je dénonce me concerne aussi : ce texte ne me déresponsabilise pas, j'ai conscience d'avoir moi-même agi parfois de façon validiste (mais bon pas beaucoup quand même, faut pas exagérer...).
Le "je" c'est :
Zig
ici & ailleurs
à Validland, en France
un été 2004
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Altern_Aktus est le bulletin d’information de Vegan Tekno ( www.vegantekno.org )
- Végétari’elles, paroles de femmes autour du végétarisme
- Rwanda : les responsabilités françaises en question
- L'école prison... et sa destruction créatrice !
- Manifestation de chômeurs
- La culture du valide (occidental)
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Dossier Offensive sur le genre et la sexualité
From : Collectif Contre le Publisexisme
Info datant du 12.10.04
Sortie de OFFENSIVE n°4
Octobre 2004 | 44 pages | 3 euros
La libération sexuelle aurait eu lieu. Bel alibi pour permettre à l'économie du sexe de rattraper le retard qu'elle avait sur les autres domaines industriels. Aujourd'hui, la sexualité entre dans l'ère de la consommation.
Mais la consommation n'est pas égalitaire : entre ceux qui payent et celles qui posent, entre ceux qui achètent et celles qui se vendent, il y a un fossé que les médias creusent chaque jour. Le corps des femmes est présenté comme un objet de plaisir. Un objet, c'est le message. Les représentations sociales de la sexualité sont incroyablement pauvres, dominatrices et hétérosexistes.
S'il est indispensable de se rappeler que nul-le ne doit nous libérer, car l'émancipation sera l'ouvre des seul-e-s opprimé-e-s, il est tout aussi indispensable de questionner les modèles de libération qui nous sont proposés.
AU SOMMAIRE :
Analyse :
*Quand l'effet dessert l'humain
*La perte des milieux éducatifs
Dossier Genre et sexualité :
*L¹instinct sexuel n'existe pas
*Problèmes sexuels et problèmes sociaux, interview de Suzanne Képès
*Des constructions différenciées
*L¹humanitarisme républicain contre les mouvements homos, par Christine Delphy
* Les lesbiennes jouissent sans entraves
*La queer, puzzle des identités sexuelles
*Genre et homophobie
*Le corps, entre exhibition et mépris
*Le sado-maso, entre mythe et réalité
*Le spectacle du sexe
*Corps marchandise
Horizons :
*Irak, al Qaïda, terrorisme, etc.
Entretien :
*Sekigun, l'armée rouge japonaise interview de Michaël Prazan
Contre-culture :
*Arts vivants-édition, livres, Les sans-papiers à l'écran
Projection vidéo – Débat « Genre et sexualité » à l'occasion de la sortie du numéro 4 d'Offensive
Mercredi 3 novembre 2004 - 20H au CICP - 21ter rue Voltaire 75011 Paris M° Nation ou Rue des boulets
VENUS BOYZ
Film documentaire suisse de Gabriel-le Baur - 102min. - 2002
Club Casanova, New York. Des femmes s'y travestissent en hommes pour quelques heures ou plus.
Mais Gabriel-le Baur a déçu les critiques : au lieu d'un film sensationnaliste et voyeur qui stigmatiserait des individu-e-s, il-elle a réalisé un film politique sur la question sociale de la transgression du genre.
Venus Boyz est un récit qui dévoile peu à peu ce qui se joue dans la perception sexuée (sexiste ?) que l'on a des autres. Des femmes deviennent hommes pour un soir, elles se mettent en scène une fois maquillée et apprêtées. Et alors un nouveau monde s'offre à elles. Car ce qui fait un homme ou une femme n'est pas tant une différence biologique (que l'on veut toujours croire première), mais bien des attitudes inculquées tout au long de la vie. La construction des genres est au fondement des mécanismes de domination des hommes sur les femmes. Et d'ailleurs, la bicatégorisation des êtres humains en fonction d'un
critère qui semble aller de soi (la forme des parties génitales à la naissance) est-elle vraiment fondée biologiquement ? Il faut croire, car sinon quel serait le fondement de cette bicatégorisation ? La domination ?
Venus Boyz pose cette question fondamentale.
Collectif Contre le Publisexisme
145 rue Amelot 75011 Paris
06.68.44.01.50
contrelepublisexisme@samizdat.net
publisexisme.samizdat.net
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Végétari’elles, paroles de femmes autour du végétarisme
From : edslacriee
Info datant du 12.10.04
Les éditions La Criée ont le plaisir de vous informer de la sortie de
VÉGÉTARI'ELLES
PAROLES DE FEMMES AUTOUR DU VÉGÉTARISME
France, début du 21ème siècle. 30 femmes participent à un appel à contribution lancé en 2002 par les éditions La Criée. Ce livre est le fruit de leur travail. Leur témoignage passe par l¹écriture, le dessin, et l¹édition.
En Occident, le végétarisme est encore un mode de vie marginal qui parfois étonne. Qu¹est-ce qui motive certaines femmes à choisir le végétarisme ? Ou pourquoi ne se pose-t-on pas la question ? Comment ces choix, ou ces
non-choix, sont-ils vécus ?
Ces questions ‹ et bien d¹autres ‹ sont abordées à travers ces témoignages ; les arguments se complètent ou se contredisent,
à chacune ses positions et son chemin.
192 pages
format 10,5x15cm
couverture couleur
illustrations noir & blanc
prix public : 7,5euros
règlement par chèque à l'ordre de "la criée"
vente par correspondance: libre contribution au port
CONTACT:
éditions La Crié c/o Guyard - 15 bd Agutte Sembat - 38000 Grenoble
tél: ++(33)4 76 56 23 31
e.mail: edslacriee@free.fr
contact : Clémentine Guyard
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Rwanda : les responsabilités françaises en question
From : frip
Info datant du 03.09.04
Article paru dans l'édition du 3 septembre 2004 (l’Humanité)
François Rutayisiré, ancien responsable du Front patriotique rwandais, explique le rôle de la France dans le génocide. Quelles sont les responsabilités de la France dans le génocide de 1994 ? François Rutayisiré. Elles sont de plusieurs natures.
Bien avant le génocide, la France est intervenue au Rwanda dans le cadre d'accords de coopération militaire. Assez vite, on s'est rendu compte que le régime rwandais était ethniste. Il ne se battait pas uniquement contre ce qu'il estimait être une
agression du Front patriotique rwandais (FPR), il exterminait une partie de sa population. Pourtant, les livraisons d'armes et l'envoi de soldats français ont continué avant et pendant le génocide. À certains moments, on a même vu des responsables militaires français intégrés dans le commandement de l'armée rwandaise.
Il semble que, même après, des contacts ont été maintenus avec les responsables politiques du génocide. Au niveau diplomatique, la France a appuyé le gouvernement, qui préparait et commettait le génocide, dans les arènes internationales. Elle recevait à Paris des responsables politiques, dont certains sont aujourd'hui devant le tribunal international d'Arusha. L'appui était aussi financier.
Comment expliquez-vous cet engagement ?
François Rutayisiré : Il y a plusieurs hypothèses. Il est difficile de penser qu'une seule d'entre elles puisse expliquer un tel engrenage. On a évoqué le syndrome de Fachoda qui poursuivait la France mais je pense que ce qui a été déterminant, c'est la volonté de puissance, une volonté de puissance à tout prix. L'idée que dans un pays d'Afrique on puisse remettre en cause
un pouvoir soutenu par la France semblait impensable. Et puis comme la vie sur le continent africain n'a pas la même valeur qu'ici, certains se sont dit que ce n'était pas grave si ça devait coûter des centaines de milliers de vies africaines. Il y avait certainement aussi des dirigeants français qui avaient une vision de la démocratie qui correspond à de l'ethnocratie. Pour eux, puisqu'il y a une ethnie démographiquement majoritaire, le pouvoir lui revient forcément.
Que pensez-vous de la position de la France aujourd'hui ?
François Rutayisiré : La France officielle a du mal à admettre le rôle qui a été le sien au Rwanda. C'est tellement "gros" et
gênant qu'il y a un consensus plus ou moins politique pour ne pas reconnaître la réalité. Pour l'opinion publique française, le Rwanda, c'est trop loin. Déjà l'Afrique, c'est loin. Sur le moment, il y a eu une émotion forte mais une émotion médiatique. Et je doute qu'il y ait eu un questionnement adéquat pour essayer de comprendre pourquoi et comment c'est arrivé. Pourtant une partie de l'opinion, certains médias et certaines associations ont essayé d'améliorer la perception de ce drame. Malgré la chape de plomb sur le dossier rwandais, quelque chose dans l'opinion a bougé au moment du dixième anniversaire du génocide. Au Rwanda, les gens étaient agréablement surpris de voir que des Français pouvaient mettre en cause le rôle de leur pays. Pour eux, c'est un baume au coeur parce qu'il y a un sentiment de déni total. Si ça pouvait continuer, à la longue, peut-être que ça pousserait les officiels à reconnaître la réalité. Cinquante ans après, la France officielle, par l'intermédiaire de son président, a reconnu le rôle de la France dans le génocide juif. Espérons que, pour le Rwanda, ça ne prendra pas autant de temps. Tant que la vérité ne sera pas reconnue, les victimes rwandaises auront toujours ce sentiment de déni, d'injustice. Et les Français continueront de porter le poids des fautes non reconnues. Peut-être que ce n'est pas ce que pensent les officiels mais l'honneur de la France ne perdrait rien à reconnaître la vérité, au contraire.
Propos recueillis par Camille Bauer
Page imprimée sur www.humanite.fr
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L'école prison... et sa destruction créatrice !
From : worker
Info datant du 03.09.04 (sur a-infos – www.ainfos.ca - )
Dans les écoles, il n'y a aucune liberté. L'école est l'endroit où l'on apprend à se conformer aux normes de la société. On y apprend à être un rouage bien graissé de l'engrenage. L'enseignement, qu'il soit primaire, secondaire, collégiale ou universitaire, est une prison ; une prison aux murs si larges qu'on y parle abondamment de liberté.
Lorsque nous l'affirmons publiquement et sans fioriture, on nous rétorque toujours les mêmes discours complaisants sur l'importance de la culture, de l'élévation de l'esprit et du choix citoyen. Mais ces personnes n'y pensent pas sérieusement : elles sont sous l'emprise d'une illusion ; elles ont gobé le discours de la classe dominante à qui appartient l'école. Ces
personnes veulent gérer une institution emmurée - au propre comme au figuré - lorsque l'heure est à sa destruction définitive.
Nous dépendons d'institutions qui, historiquement, nous oppriment. On reçoit de l'argent de l'État, on travaille durement l'été, etc. Avec autant de contraintes venant des institutions les plus autoritaires, comment est-il possible de se prétendre libre? Comme tout le monde et peut-être davantage, les étudiantEs doivent se vendre d'une manière ou d'une autre.
Les limites de cette prétendue liberté dans l'école sont certainement celles de la société capitaliste dans son ensemble, car pour ceux et celles qui auraient refoulé cette information fondamentale, c'est l'école du capitalisme dont il s'agit. Il y a la
sécurité (police), l'administration bureaucratique (l'État), les employéEs de l'entretien et de la cafétéria (maman), les professeurEs (papa) et les enfants privés de parole (les producteurs), c'est-à-dire nous les étudiantEs. Tous les éléments
d'autorité traditionnels sont présents et les comportements sont prescrits systématiquement. Outre ces rôles sociaux caricaturés, l'étudiantE est essentiellement unE élève, unE disciple du maître. On lui demande une soumission aveugle.
L'industrie culturelle manipule davantage l'individu que l'institution scolaire. Le spectacle télévisuel, par exemple, empreigne l'esprit des enfants et les conditionne définitivement. En fait, l'école fait partie intégrante de cette industrie culturelle infernale qui détermine la vie humaine.
L'école n'est qu'une étape fondamentale dans le processus de soumission des individus aux réalités économiques et culturelles. Elle forme l'élite de demain dont la tâche est de gérer le monde dans les limites fixées par les chefFEs. L'école, on y va d'abord pour ne pas vivre d'un salaire de misère toute sa vie, pour des intérêts carriéristes, individualistes, parce qu'on en a eu la chance grâce à nos origines sociales et que, dans le fond, on croit que c'est mieux qu'une jobine de merde ou la roulette russe.
Au gré de notre cheminement individuel, l'école nous contrôle, nous oblige, nous sépare des autres, nous filtre, nous force à dire ce qui semble être une banalité de notoriété publique. Les fausses certitudes qu'elle professe enrayent quotidiennement notre imagination et calibrent efficacement nos champs d'évasion. Repousser les limites devient alors une affaire de professionnelLEs, de spécialistes.
L'école nous forge d'une manière telle que la contestation de la totalité du système sociale est reléguée au rang des légendes d'une jeunesse révoltée, une phase d'adolescentEs malades qui se prolonge.
C'est, malgré nos vains reniements, ce que nous sommes. Il s'agit - dès lors que nous l'admettons sereinement - de donner un sens à cette révolte de la jeunesse, de la répandre, de la promouvoir à un niveau irrécupérable et d'en faire un détonateur
révolutionnaire. Il n'y a aucun mal à se déclarer malade soi-même lorsque la société, dans son ensemble, est malade et refuse obstinément d'y croire.
L'existence des associations étudiantes, aujourd'hui reconnue par l'État, était d'abord très contestataire.
C'était l'époque où la discipline religieuse en place prescrivait les pires atrocités, allant du racisme au sexisme. Lorsque les premières associations étudiantes ont vu le jour, c'est cette réalité qu'elles ont attaqué de front; la jeunesse docile prenait
conscience de sa situation et, influencée les combats syndicaux, la jeunesse a voulu, elle aussi, jouer un rôle dans la gestion de ce monde administré.
Les partis de gauche ont pris la trajectoire du compromis ; ils ont proposé des adaptations pour que le système soit moins difficile. Leur volonté d'améliorer la misère s'est résolue en misère de l'amélioration, partielle et insignifiante.
Le mouvement étudiant est créé par le système d'éducation. Tout comme l'école en général, les structures des associations étudiantes sont hiérarchisées. Elles favorisent la création de petitEs politicienNEs qui prennent plaisir à gérer la misère
étudiante. Leurs luttes, si l'on peut parler ainsi, tentent d'améliorer un peu notre calvaire. Les directeurs, l'administration et le gouvernement deviennent des gens avec qui «on pourra sûrement s'entendre», avec qui on se doit de négocier, quitte à faire des ententes qui nous désavantagent. Les associations étudiantes sont davantage des réseaux élitistes de carriéristes amateurs qui font de la politique spectacle que des centres de lutte.
Un principe mérite toutefois la peine d'être défendu : la souveraineté totale des assemblées générales. Si nous participons activement aux assemblées générales, c'est que nous croyons que tous les libertaires doivent absolument s'impliquer dans toute démocratie directe afin d'en élargir le contenu. En tant que membres actionnaires des associations étudiantes,
laisser cet espace aux petitEs chefFEs bureaucrates leur offre une force financière et morale déterminante qui se transforme en pouvoir politique autoritaire. Pour nous, les associations étudiantes sont des vaches à lait qui permettent d'obtenir ce que nous impose la réalisation de projets révolutionnaires dans la société marchande. (1)
Il est clair que cette vision des assos est loin d'être révolutionnaire en soi : tous les comités issus des associations étudiantes, qu'ils soient de gauche ou de droite, partagent cette vision sombre mais réaliste de la corporation. C'est lorsque ce constat est fait et pleinement assumé qu'il est possible d'utiliser les associations étudiantes de façon cohérente dans une perspective révolutionnaire.
Nous n'attendons rien du système d'éducation qui mine nos vies, nous domine et nous oppresse, nous asservit à la reproduction servile des systèmes dominants (patriarcal, capitaliste, étatique, écocidaire, etc.).Nous le détruirons par la lutte de classe que nous menons et mènerons, par l'autogestion de nos vies et la réalisation d'une éducation volontaire généralisée à toutes les dimensions de nos êtres (économique, sociale, affective, culturelle, éthique...) et à tous les lieux. Ainsi, notre combat et notre existence ont entre autres objectifs la liberté la plus entière, la solidarité la plus commune et la créativité continue. C'est à cela que vous convie le Collectif Désinstruction!
(1) Cependant, dans l'état actuel des choses, nous sommes conscientEs que certains moyens, tel que la grève, sont facilités par les associations en raison de leur légitimité légale illusoire dont nous ne pouvons pas faire abstraction.
*** Éditorial du premier numéro du journal Désinstruction, cri pour une éducation volontaire Contactez-nous à l'adresse suivante :desinstruction(a)yahoo.ca
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Manifestation de chômeurs
From Ugwenn
Info datant du 27.08.04
EN FRANCE COMME EN ALLEMAGNE...
Au nom de la compétitivité avec la France, le gouvernement allemand vient de décider de réduire les allocations chômage (plan Hartz 4), près avoir déjà réduit le droit à la retraite et l'accès aux soins.
Partout en Europe, la destruction des droits continue comme en France où cinq millions de chômeurs " sont contraints d'accepter, des sous-salaires et des boulots merdiques.
Partout en Europe, les chômeurs sont accusés d'être coupables de leur situation. En plongeant dans la pauvreté des millions de personnes, le patronat organise une mise en concurrence exacerbée entre les sans-emploi et les salariés pour leur faire accepter des conditions de travail et de rémunérations toujours plus misérables.
En Allemagne des dizaines de milliers de chômeurs et de salariés se mobilisent pour défendre leurs droits. En France, également il est urgent de refuser la régression de nos conditions de vie qui nous menace tous. Quelques exemples parmi d'autres: réduction de la durée d'indemnisation du chômage, réforme de l'ASS, instauration du RMA, et toutes les mesures du plan de cohésion sociale .
A petites mobilisations, petites victoires: nous avons gagné dans la lutte des "recalculéEs. Des dizaines de personnes en A.S.S. qui devaient être radiés au 01/07/04 ne l'ont pas été. Jusqu'ici.
Comme en Allemagne, luttons pour de nouveaux droits pour tous.
TOUS DANS LA RUE !
Rassemblement tous les lundis à 17 heures.
Lundi 30 août, ce sera encore sur le pont des Arts, métro Louvre
A.G. d'information tous les lundis 14 heures Bourse du Travail 3 rue du Château d'eau - Métro : République
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La culture du valide (occidental)
From : zig
Info du 03.08.04
(disponible en PDF imprimable, en brochure papier, bientôt en html online ==> transfluid@yahoo.fr ou Zanzara_Athee a zanzara@squat.net)
Tu es une personne valide et tu n'y as jamais tant réfléchi jusqu'à cette phrase ?
Tu te dis que ça doit être (trop) dur de vivre en tant qu'handicapé-e, genre tu pries pour ne (surtout) jamais l'être ?
Tu admires le courage quasi héroïque des handicapé-e-s ? (mais Batman reste ton super héros)
Tu te rassures avec le Téléthon et ce que te racontent les médias quant aux avancées en matière de handicaps ?
Tu hésites à savoir si un-e handicapé-e est ultra débile ou hypra intelligent-e ? (cherche encore...)
Tu as un-e pote handicapé-e et c'est trop cool pour toi de le dire ?
Tu es une personne handicapé-e et tu te sens dans une société faite pour et par les valides ? tu te demandes si le bug c'est toi ou cette société ?
Tu vois des marches partout ? (ne te sens pas parano !)
Satan est en toi ? (ouais ouais !)
T'es terriblement sexy et les valides ne le voient pas ?
Ton héros c'est le Dr Charles Xavier ?
... le validisme ça te concerne !
LA CULTURE DU VALIDE (OCCIDENTAL)
ou comment le validisme ça te concerne sûrement.
transfluid@yahoo.fr
merci à Beatriz pour m'avoir appris à désillusionner et à Colin K. Donovan, quelque part sur un réseau, pour son Attitude
puis au Dr Charles Xavier, quand même à Batman, mais surtout à Daredevil, à Karate Kid (le 1, pas le 2).
La culture du/de la valide est partout, mais ne se dit pas.
Le validisme, la norme du/de la valide, régit le fonctionnement de tout le monde.
Tout le monde sauf (!) les autres, c'est-à-dire les anormaux-ales, les résidus défectueux de la société validiste : les handi(capé-e)s.
<1>
L'identité invalide du valide.
Le/la valide n'a pas conscience qu'il-e est valide. Il-e dit qu'il-e est normal-e, tout autant que ceux-lles qui lui ressemblent-s'assemblent. Le/la valide ne dit jamais qu'il-e est valide, il-e dit "je ne suis pas handicapé-e". Il-e a besoin de négation pour se considérer un minimum existant, apte.
<2>
Une déclinaison de la dictature de la majorité.
Le/la valide est un corps fonctionnel clôné, un mécanisme identique, alors que l'handi est à structure polymorphe : tétraplégique, aveugle, IMC (Infirme Moteur Cérébral), sourd-e/muet-te, paraplégique, trisomique, myopathe, amputé-e, nain-e, LIS (Locked-In Sydrom), autiste... Le/la valide conçoit peu les variations humaines, les diversités corporelles en dehors de sa conformité technique et, à force, informe.
S'il-e lui est demandé de définir un-e handi, il-e stéréotype à l'image du "fauteuil roulant" (voire il-e dit "chaise roulante") et n'est pas en mesure de plus amplement décrire. Le/la valide ne veut pas plus connaître l'handi car l'idée de l'handi en sursis que el-lui-même est le/la fait flipper [héhé].
<3>
Plan A : conformer (validiser).
Plan B : enterrer vivant-e.
Il-e conçoit l'handi comme un bug dans le programme unitaire PCP, Production-Consommation-Procréation. Le/la valide est à la fois le/la programmateur-trice et le programme du PCP, sa régulation est autarcique.
Tout corps ne pouvant pas performer le PCP sera détecté comme virus : à soigner, à ré-éduquer, à sectoriser/spécialiser, à insérer, à (hétéro)normaliser, à regénérer... à exclure, à annuler, à cachetonner, à ignorer, à isoler, à cacher, à déresponsabiliser, à taire.
<4>
La conscience validiste.
Le/la valide a besoin d'avoir bonne conscience (quelques fois dans l'année). Il-e développe le Téléthon pour des promesses cathodiques de guérisons à haute teneur en divertissement. Il-e organise des séjours dits de vacances pour les handis enfermé-e-s 90% de l'année dans des taules... officiellement désignées comme des "institutions". Il-e annonce "l'année
(2003) européenne du handicap" qui lance la grande mode du politikblabla sur le handicap, les parlementaires valides brandissant de grands concepts citoyennistes.
Le discours du/de la valide expose toujours de glorifiantes perspectives d'évolutions, érigées dans une "bonne conscience politique" du handicap.
Le tout formaté pour une opinion publique (valide) qui se laisse volontiers ignorer la réalité : les handis restent des cobayes médicaux et institutionnels.
<5>
Tou-te-s intégré-e-s à la beaufitude !
Un grand/gros mot du politikblabla du valide envers-les-handis-mais-par-les-valides est "intégration". C'est le formidable projet d'amélioration de vie des personnes subissant «une perte ou une restriction des possibilités de participer à la vie de la collectivité à égalité avec les autres», dixit l'article 18 des Règles (valides) des Nations Unies (valides) pour l'Egalisation (validiste) des Chances pour les personnes handicapées de 1993. Ici, les "autres" = les valides, "égalisation" = validisation. But du jeu : fondre les handis dans la culture valide, désintégrer l'identité handi pour une totale intégration-dissolution au modèle valide. De l'exclusion à l'inclusion...
Le/la valide n'intégrera jamais un mode de vie handi-alternatif (au-delà du PCP), mais il-e imposera toujours sa culture normalisante, son validisme aux handis. Sans conscience d'autodétermination, l'handi ne rêve que d'accéder au valide way of life.
<6>
"La société valide se réserve le droit d'entrée aux handis."
Dans le grand projet d'une meilleure citoyenneté pour les handis (mais-par-les-valides), l'architecture et l'urbanisme posent depuis une éternité un problème délicat : le/la valide vénère les marches et escaliers, il-e en met partout, c'est plus fort que el-lui. Il-e en est tellement accro qu'il est possible de trouver des marches devant des ascenseurs, ou des chiottes indiqués handis dans un sous-sol uniquement accessibles par escalier. La complexité de cette fascination des marches réside dans le fait que le/la valide ne parvient pas à concevoir l'accessibilité aux handis, il-e bloque psychologiquement sur ce principe
d'autonomie. Il-e sait construire des rampes, des plans inclinés, des ascenseurs, même qu'il-e a établi des textes de lois à ce sujet... il reste néanmoins inconcevable pour el-lui de rendre accessible les moyens de transports, l'habitat, les espaces publics (cinés, salles de concerts, galeries, lieux de cultes, administrations, écoles, bibliothèques, bar-tabacs, épiceries, boulangeries, pharmacies, bars, restos, clubs, backrooms, piscines, hôtels... j'arrête là, mais bon). Même des lieux autogérés comme des squats sont majoritairement inaccessibles/excluants pour un-e handi. Les deux seuls royaumes d'accessibilité sont les centres commerciaux et les hostos... ouais, génial. Le/la valide dit souvent qu'il-e voit très peu d'handis dans son quotidien, bah tiens...
Devant l'éternel obstacle des marches, le/la valide dégaine son leitmotiv «pas de problème, on va porter !» [voir chapitre suivant]. Game over :
1) si, il y a un problème, reconnais le
2) 'ce' que tu veux porter ne veut peut-être pas l'être.
Le/la valide a cette étrange façon de jouer les super-wo-mans dans des situations qu'il-e maintient supernazes. Le comble est le/la valide momentanément en béquilles-pied-plâtré qui va crier soudainement son indignation de l'urbanisme et qui va la jouer solidarité avec les handis...
[faites des chiottes publiques accessibles si vous ne voulez pas que les handis activistes se mettent réellement à pisser devant les restos, les cinés, les administrations, etc !!!!]
<7>
Ca te fait du bien la charité ?
Ah, la charité...
S'il y a bien quelque chose que le/la valide ne veut pas assimiler, c'est que la liberté passe par l'autonomie et non par ce vieux relent d'assistanat charitable. Il-e est gentil-le, il-e veut toujours aider, dépanner (enfin, de façon très ponctuelle, et surtout quand d'autres valides le/la regardent)... le problème est qu'il-e ne se questionne jamais tant sur l'envie - ou non, justement - de l'handi d'être aidé-e. Ce qui est cool pour el-lui ne l'est pas forcément pour l'autre [définition contemporaine zigzaguienne de la charité]. Mettez un-e valide au moins trois jours dans une situation d'assistanat permanent : où chaque valide lui signifiera plus ou moins lourdement que, là, le/la gentil-le valide est en train de l'aider, gracieusement, bénévolement, de bonne foi, "avec plaisir", "pas de problème"... rapidement il-e suppliera d'accéder au maximum d'autonomie possible, de façon à se sentir libre d'agir et surtout ne plus être à se retrouver redevable d'une charité imposée. A travers cette charité, le/la valide se regarde el-lui, se contemple dans un handicap qu'il-e utilise.
<8>
Ouais je connais.
Le/la valide aime dire qu'il-e sait ce qu'est être handi. Son cousin a été six mois en fauteuil roulant suite à une chute de ski, sa grand-mère boîte légèrement de la hanche, ou bien el-lui-même est amputé de l'oriculaire de la main gauche. Il-e con-prend, il-e con-patit. Il-e dit qu'il-e "imagine" que "ça doit être dur" de vivre "comme ça"... 'ça' alors... que el-lui d'ailleurs il-e ne pourrait pas, il-e ne supporterait pas. Il-e évangélise alors sur le courage surhumain (survalide) de l'handi. [j'y reviens]
Le/la valide-fashion aime dire que de toute façon el-lui non plus n'est pas normal-e. «Je suis handicapé-e aussi quelque part», il-e con-prend et con-patit, patati patata (le valide est vite redondant).
<9>
L'handi comme confessionnal ambulant.
Il faut généralement que l'handi comprenne le/la valide, qu'il-e l'écoute, le/la conseille. Le/la valide se confie sans retenue auprès de l'handi, il-e se sent libre de débrider son intimité dans ce confessionnal plein de bonté, ce déversoir informe que semble l'handi, perçu-e malgré el-lui d'emblée comme "différent-e" donc sans limite/s.
<10>
L'handi : l'exotisme près de chez vous.
Oui, l'handi, cet être étrange : parfois extralucide, d'autres fois invisible, parfois démentiellement intelligent-e, d'autres fois
profondément débile, parfois asexuel-e, d'autres fois maniaco-sexuel-le (version pervers-e à stériliser dare-dare), parfois d'une beauté transcendante, d'autres fois monstrueux-se... Nous ne le dirons jamais assez : l'handi est exotique ! Le/la valide se sent cool quand il-e a un-e pote handi à présenter à son public de potes valides. Le/la valide se sent alors l'âme humanitaire, il-e dit qu'il-e réalise concrètement à quel(S) point(S) la société est sélective et excluante, ça le/la révolte (il-e tient à ce que l'handi soit témoin de son écoeurement)... le problème est qu'il-e vient soudainement d'accuser une société dont il-e se
déresponsabilise.
<11>
Quand le validisme débande.
Sexuellement, le/la valide divise frénétiquement l'handi. [à paraître un jour une contre-étude de Zig_ze_Lonesome_Tranny-crip-girlboy sur le thème "corpo-sexualités & handicaps", parce que y'en a marre de lire des conneries institutionnelles névrotiques et hétéronormalisées.]
Communément, il-e l'asexualise, voire l'infantilise farouchement (sic!). "Farouchement" car le/la valide a pleinement conscience que la libido n'épargne aucun corps, même le plus immobile et/ou le moins évidemment communicatif, mais il-e a déjà tellement de mal à gérer sa sexualité avec des corporalités identiques qu'il-e panique graaaaaave à l'idée de n'avoir
plus aucune maîtrise avec des corporalités inconnues auxquelles il-e ne peut pas se reconnaître-référer. L'handi est alors perturbateur de ses codes de comportements sexuels, le comble de la validirilité...
<12>
L'handi comme sextoy.
Et parallèlement, le/la valide fétichise et catégorise particulièrement l'handi. Un-e aveugle ça touche mieux que quiconque, un-e paraplégique ça suce de façon démente, un-e nain-e ou un-e amputé-e c'est trop délire, un-e tétraplégique [immobilité généralisée du corps] c'est la possibilité rêvée d'un gros déblocage d'inhibitions... Les mêmes rôles sont toujours d'avance attribués à l'handi : voyeur-se et passif-ve. On ne lui demande pas tant d'être soumis-e car on ne le/la considère pas conscient-e des jeux de rôles érotiques (et puis pour plein de valides, passivité = soumission). De toute façon, on n'attend surtout pas de l'handi qu'il-e soit érotique puisque son handicap l'est déjà pour lui.
L'handi c'est sympa à essayer (et c'est forcément toujours le/la valide qui "essaie" l'handi, l'inverse ne lui est pas concevable...). D'ailleurs, le/la valide qui n'est pas parvenu-e à jouir de ce corps non conforme au sien, a tendance à s'enfuir en disant mollement au partenaire handi «excuse-moi, j'ai essayé tu sais». Quelle audace. Parfois il-e ne veut absolument pas assumer sa fuite et propulse la faute à l'handi, lui expliquant qu'il-e est décidément trop handi pour le grand standing de la
sexualité valide...
<13>
Plus chou que Pikachu...
Le/la valide adulte prend souvent un-e handi pour un pokemon. Il-e lui est parfois irrésistible dans la rue de venir le toucher, au choix le serrer-comprimer dans ses mains, ses bras, le carresser-papouiller, l'embrasser-skotcher, le prendre en photo [sisi]... voire tout d'un seul coup (la spécialité des ménagères de plus de quarante ans). Sans oublier d'afficher un sourire béat, des yeux larmoyants d'émotions préfabriquées, d'aligner les propos usuels sur le courage & l'espoir. Le/la valide a besoin que l'handi porte sa croix (...mais la croix de qui au juste ?).
<14>
> "Lève toi et marche (satan ?)"... mais oui bien sûr...
[la tartine du champ lexical de la charité chrétienne dans ce texte est révélatrice du fait que la culture catholique est omniprésente dans les rapports handis/valides]
Il-e arrive aussi au valide, en croisant un-e handi totalement inconnu-e, de lui donner - imposer - une bible, une croix, un grigri, ou autres gadgets religieux (l'handi doit se préparer à une collection à vie). Il-e explique alors à l'handi comment il-e doit recevoir dieu dans son cœur afin de guérir, genre le miracle bientôt chez toi si tu fais un effort...
Il y a aussi la version délirante du valide fanatique qui apprend à l'handi, le regard exorbité et en le pointant fièvreusement du doigt, que satan est en el-lui (c'est donc lui le chromosome n°5 ?!), ou bien le fabuleux principe bouddhiste par lequel l'handi a dû être un-e méchant-e valide dans sa vie antérieure pour se réincarner "comme ça", «c'est bieeeen faaaaiiiit !», etc.
<15>
Accident fatal ou fatalité accidentelle ?!
En rencontrant un-e handi, le/la valide a irrésistiblement besoin de demander si "c'est un accident ?". Il-e est franchement rassuré-e s'il-e s'entend dire que, non, c'est de naissance ; ainsi il-e peut se conforter dans une optique de 'la fatalité' qui ne lui est pas tombée dessus, qu'il-e est sécurisé-e de son joli corps performant.
Si on lui répond qu'il s'agit en effet d'un accident, le/la valide va très probablement s'exclamer devant l'handi, dans une panique mal dissimulée, qu'il-e espère - ah l'espoir du valide ! - que jamais ça ne lui arrivera, que ce serait trop pénible, voire horrible... ce à quoi l'handi acquièsce, prenant conscience qu'il-e vient de s'incarner en peur géante.
<16>
Un corps pré-établi.
On n'évoque jamais au/à la valide des alternatives de vie en dehors de la sienne régie par la fonctionnalité-utilité du corps. Une vie sans la vue ou sans la fonction motrice des jambes s'apparente pour el-lui à un cauchemar, un calvaire, un enfer, "mon dieu quelle horreur", etc (il-e trouve toujours plein de qualificatifs pathétiques).
Il se trouve que le/la valide n'apprend jamais vraiment son corps, il-e l'utilise plus qu'il-e ne le vit. Il-e observe beaucoup ses performances physiques mais ne déploit guère ses alternatives (de sensitivités, de mouvements, de forces, d'appréhensions de l'espace). On ne lui a pas appris à réécrire le mode-d'emploi de son corps. Ce mode-d'emploi socio-corporel (formaté Production-Consommation-Procréation) lui enseigne comment marcher dans la rue, comment se tenir (debout) à un guichet,
comment et avec qui faire l'amour, comment écrire et dessiner, comment danser, comment fumer, etc. Il est important que tous les valides aient le même mode d'emploi, ça évite l'anarchie.
<17>
Le miroir existentiel.
En présence d'un-e handi, le/la valide lui demande parfois frénétiquement «tu me demandes quand tu as besoin de quelque chose, hun ?!», «tu n'as besoin de rien, t'es sûr-e ?». Le/la valide semble dans ces situations pris-e d'une terrifiante angoisse d'absence d'utilité qui déstabiliserait toute son interaction avec un-e handi. La présence d'un-e handi place le/la valide dans un tel désarroi qu'il-e ressent le besoin de se rassurer sur sa fonctionnalité (qu'il-e ne peut que concevoir comme physique). Il-e
doit pour cela placer d'office l'handi dans un rapport de dépendance/soumission non-interchangeable.
<18>
Bon courage à vous, les valides.
Si l'handi explique au/à la valide qu'il-e aime sa vie telle qu'elle est, ce-tte dernier-e apparaît plus que dubitatif-ve. Aux yeux du valide, l'handi se doit de "souffrir de son handicap", le/la valide veut se figurer la vie de l'handi comme une longue pénitence.
Ainsi le/la valide a besoin de considérer l'handi comme quelqu'un d'exceptionnellement courageux, un battant. Pour deux raisons. La première concerne son fort désir de rassurance : si l'handi survit à ses déficiences de vie, le/la valide se dit que tout lui est alors possible, que tout lui réussira dans ce monde fait pour lui. La deuxième raison consiste pour le/la valide à se déculpabiliser de ce que le validisme fait endurer à l'handi. Plus on acclame l'handi comme courageux, plus le/la valide se dit implicitement que l'handi peut continuer à morfler.
VOILA.
Ainsi est le/la valide.
>Amen (comme il-e dirait).
Notons toutefois que l'handi institutionnalisé est el-lui aussi sacrément pathétique... y'a de quoi écrire un deuxième volet, «l'handi pathétique», si jamais ça vous intéresse que je me lâche...
Je tiens à préciser que je ne souhaite pas que ce texte soit un outil de plus à la bonne conscience du/de la valide occidental-e, qui aime répertorier les écrits relatifs aux oppressions qu'il-e engendre afin de pouvoir - parfois - dire «j'ai lu, je connais maintenant».
Si toutefois "il-e a lu" et qu'il-e dit "réaliser", alors qu'il-e agisse.
Puis ce que je dénonce me concerne aussi : ce texte ne me déresponsabilise pas, j'ai conscience d'avoir moi-même agi parfois de façon validiste (mais bon pas beaucoup quand même, faut pas exagérer...).
Le "je" c'est :
Zig
ici & ailleurs
à Validland, en France
un été 2004
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il y a 20 ans 6 mois #2787
par lo_ol
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Réponse de lo_ol sur le sujet Re: Altern_Aktus - Bulletin du 12.10.2004
sont toujours aussi forts chez vegan tekno (à part cette manie de vouloir mettre du masculin/féminin partout qui rend le texte difficile à lire...)
merci de faire suivre tout ça baboon
merci de faire suivre tout ça baboon

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