Emotion chez les chômeurs

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il y a 21 ans 2 jours #2007 par baboon
Emotion chez les chômeurs a été créé par baboon
Emotion chez les chômeurs
À tous les niveaux, les standards téléphoniques explosent dans les mouvements de chômeurs.

" Non, non, madame, vous n'avez pas besoin d'appeler à Paris pour contacter l'association. Vous en avez une dans la région. Voici le numéro. Et puis, je voulais vous dire : vous avez bien raison de vous battre parce qu'ils font n'importe quoi. " Petit laïus d'un sympathique employé aux renseignements téléphoniques, rapporté par un animateur de mouvement de chômeurs aux anges. La condamnation de l'UNEDIC, jeudi matin, provoque une crue sans précédent. Au tribunal de grande instance de Marseille, trente-cinq chômeurs privés, depuis le 1er janvier 2004, de plusieurs mois d'allocations chômage, ont été rétablis dans leurs droits et, du coup, pour les 850 000 " recalculés ", la nouvelle fait l'effet d'une bombe. Les mouvements de lutte contre le chômage (AC ! APEIS, CGT chômeurs et MNCP) ont reçu depuis lors des milliers d'appels de plaignants potentiels. " Les standards explosent de partout, témoigne Patrick Gimond, porte-parole national de l'APEIS. À Bègles (Gironde), on a reçu une cinquantaine d'appels en quelques heures. Sur Paris, au siège national, ils en ont eu plusieurs centaines. C'est extraordinaire : quand on voit comment on est partis en décembre avec Marseille et Bordeaux ! Cela montre la dimension unitaire de cette lutte. " Le 28 avril, cent onze " dossiers " seront plaidés à Bordeaux.

Au comité départemental des Chômeurs CGT à Marseille (lire aussi nos " Invités de la semaine "), témoigne Sabine Parat, " vendredi, c'est jeudi puissance dix " : en clair, on raccroche le téléphone et, dans les deux secondes, il se remet à sonner. Pour François Desanti, secrétaire général de l'organisation, " c'est gigantesque, il y a les coups de fil et il y a du monde partout : à Montbéliard (Doubs), les chômeurs faisaient la queue dehors ce matin. Mais au-delà, ce qu'on sent dans tous les contacts, dans une conversation qui peut ne durer que vingt secondes, c'est cette touche d'espoir magnifique, de confiance, de dynamisme. Nous en rions, on en chiale. Les témoignages de sympathie affluent de tous les côtés, de tous les horizons. " Même son de cloche au MNCP : " Dans les appels, tout revient, raconte Florian Mons. On nous voue une reconnaissance démesurée, simplement parce qu'on est là et qu'on prend le temps de parler. C'est très éloquent parce que la plupart des institutions auxquels les chômeurs sont confrontés ne veulent pas les entendre. Il y a une émotion très profonde et un enthousiasme débordant, une volonté de rentrer dans la danse. " Au cours d'un petit apéro " de liesse ", organisé samedi après-midi par AC ! sur le gazon de La Villette à Paris, la discussion tourne autour des suites à donner. " On ne veut pas s'inscrire dans une démarche purement administrative ou juridique, explique Marc Moreau. On mène un combat de fond, mais en même temps, les plaintes, c'est la forme actuelle du mouvement et on doit faire en sorte que tout le monde puisse en déposer. " À Paris, une assemblée générale, prévu ce lundi après-midi, à 14 heures, à la Bourse du travail (3, rue du Château d'eau, métro République), devrait aider à aller dans ce sens.

Thomas Lemahieu

:arrow: :shock: Criminalisation. Convoqué par la police, mercredi, à la veille du jugement de Marseille, Charles Hoareau, dirigeant national des chômeurs CGT, a subi un prélèvement biologique en vue de son inscription au nouveau fichier national des empreintes génétiques élargi par la loi Perben 2 sur la grande criminalité. La CGT dénonce un " traitement infamant " : " Le syndicalisme n'est pas une activité criminelle. "


source :
www.humanite.presse.fr/journal/2004-04-19/2004-04-19-392178

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